Par le docteur Mesquida Serge.
Les critères cliniques pour poser l’indication d’un traitement de Posturoception® sont multiples. Cependant un critère domine tous les autres : l’aspect fonctionnel de la pathologie à traiter. Si cela semble aller de soi, il faut cependant insister sur cet aspect fonctionnel de la pathologie à traiter et garder à l’esprit qu’une pathologie lésionnelle peut toujours se dissimuler derrière une symptomatologie d’allure fonctionnelle. Ceci est particulièrement important lorsque l’on sait que 93% des individus présente une déstructuration du Processus Complexe Postural, cette donnée rappelle que tout sujet porteur d’une pathologie lésionnelle à toutes les chances de présenter aussi une pathologie posturale. Il est donc important d’établir des diagnostics différentiels pour éliminer d’autres pathologies.
Une fois assuré le critère clinique de fonctionnalité de la pathologie à traiter, se pose l’indication de l’opportunité de traiter le patient au travers la Posturoception®. On peut classiquement faire la liste des indications ou des contre indications à un tel traitement mais pour beaucoup la liste va étonnamment ressembler à celle qui indique d’autres méthodes thérapeutiques. Pour faire la différence, il vaut mieux partir d’une réflexion sur la nature du processus postural et raisonner sur le niveau de structuration du processus postural du sujet que l’on a à traiter.
Le principe même du Processus Complexe Postural est de maintenir l’homéostasie fonctionnelle locomotrice en toute circonstance. Quelque soit l’état de la structure, le processus postural est présent pour maintenir notre cohérence locomotrice avec le milieu extérieur. A chaque instant le processus postural perçoit, analyse les informations venues du monde extérieur et déclenche la réponse la plus adaptée pour nous y situer sans risque de se blesser d’une part et en nous favorisant la plus grande efficacité opératoire d’autre part.
Le Processus Complexe Postural ne peut se réduire et nécessite de l’énergie pour s’accomplir. Lorsque la perception du monde est gauchie à cause d’un schéma corporel mal étalonné ou d’une réduction fonctionnelle de la structure de soutient, le processus postural doit augmenter son niveau de fonctionnement pour se maintenir. Il va puiser dans la structure de soutient qui s’épuise si elle ne peut elle-même compenser sa déperdition d’énergie par un surplus d’apport extérieur ou réduire sa mise en charge par le repos.
Pour accomplir leur tâche un système ou un processus ont tous deux besoin d’énergie, il faut qu’il trouve une source d’énergie qui les alimente en continu. Il faut de l’essence pour que la voiture avance que la voiture trouve dans la réserve du réservoir et de l’électricité pour téléphoner que le téléphone mobile trouve dans la réserve de la pile. En conduite sportive la voiture a besoin de plus d’énergie pour accomplir un même trajet, elle consomme donc plus d’essence, plus d’énergie de réserve, le réservoir se vide plus vite. Sur la route un téléphone mobile sautant de relais en relais consomme plus d’énergie qu’à la maison pour accomplir le maintien de sa connexion, il consomme donc plus d’électricité, plus d’énergie de réserve, la pile se décharge plus vite.
Le Processus Complexe Postural a besoin d’énergie pour maintenir en permanence l’homéostasie fonctionnelle locomotrice. S’il est déstructuré, il a besoin de plus d’énergie pour accomplir le même travail et il pille la structure qui contient l’énergie de réserve pour accomplir sa fonction faisant le lit de la douleur chronique, de l’asthénie, de l’instabilité, de la perturbation émotionnelle, du stress, de l’usure prématurée, de l’inadaptation dans l’espace et le temps, de l’accélération du vieillissement.
Plus le niveau de dégradation du PCP est important plus le niveau d’indication du traitement de Posturoception est important.